J’ai publié une vidéo Tik Tok révélant des cas de brutalité policière en Suisse, et voilà ce qui est arrivé…

Andréa Oldereide ☾
4 min readJan 28, 2021

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Nous ne pouvons comparer les violences policières qui ont lieu aux États-Unis à celles de la Suisse, mais elles existent ici aussi, et nous devrions être capables de les voir.

Via https://www.stop-racial-profiling.ch/

La crise sanitaire que nous vivons depuis plus d’un an maintenant a, comme, pour la plupart des gens, affecté mon travail. C’est ainsi que ma découverte de l’application Tik Tok, bien populaire auprès des Gen-Z, m’est venue comme une source non seulement d’amusement, mais également de moyen de communication journalistique.

Comme tous journalistes qui se respectent, mon rôle est de révéler des faits, parfois difficiles à accepter, et d’ouvrir des débats, quite à faire polémique ou voir le “buz”.

Ainsi, Tik Tok utilisant un algorithme géo-localisant, je me suis mise à rechercher des thématiques touchant la population suisse, en particulier la population romande.

Un sujet d’actualité qui a été au centre d’une grande majorité de débats, non seulement aux États-Unis, mais également en Europe et d’autres nations ces deux dernières années, n’était autre que la violence policière.

Tentant de raisonner un public plutôt conservateur, car il faut dire les choses comme elles le sont: les suisses aiment rester dans la tradition et la déviance n’est pas toujours la bienvenue; j’ai publié une vidéo sur Tik Tok dévoilant des victimes de violence policière.

Cette vidéo était introduite par un petit texte :“Victimes de violence policière, trop souvent oubliées en Suisse…” avant de montrer des images avec les noms de Mike Ben Peter, Lamin Fatty, Hervé, A.K, Et Samson Chukwu: cinq hommes noirs qui sont morts suite à une intervention policière en Suisse.

Je m’attendais à beaucoup de réactions mixtes. Je ne m’attendais pas, cependant, à recevoir une telle quantité abondante de remarques misogynes et pire encore, de commentaires racistes, et cela tous les jours.

Par ailleurs, le “mansplaining” n’y manquait pas non plus. Certains hommes aiment prendre leur rôle de masculinité très au sérieux et expliquer aux “pauvres petites femmes sans défenses” (ni cerveaux?) comment faire leur métier, comment s’exprimer, et surtout comment se comporter.

Je vous apporte ainsi une selection de commentaires résumant les réponses que j’ai reçu sur Tik Tok, (âme sensible à s’abstenir):

Il serait pertinent de noter que ma vidéo Tik Tok a obtenu plus de 52'000 vues et qu’aucune remarque n’insultait la police ou insinuait quelque chose de négatif envers les forces de l’ordre.

En réalité, les seuls commentaires et propos négatifs que j’ai reçus, étaient destinés aux victimes ou directement envers moi, me questionnant sur ma profession ou étaient tout simplement discriminatoires.

Je trouvais l’insinuation de ces personnes, qui défendaient le fait que certains méritaient une punition fatale pour cause de ne pas être “innocent” ou être une “racaille” particulièrement intéressant.

Le fait d’excuser un meurtre car la victime est tout simplement immigrée et prétendue criminelle est de plus, fascinant. Les mêmes personnes défendant la police et leur cher pays semblent avoir oublié que leur pays est un pays démocrate, un pays où les prétendus criminels sont jugés dans un tribunal, qu’ils ont des droits; le droit de défendre leurs cas et le droit d’être punis, correctement, par un juge.

Il est intéressant de constater qu’une personne défend un système criminel, tout en le condamnant à la fois.

Le simple fait de dévoiler une vérité, une information non fictive, basée sur des recherches, des événements qui se sont réellement passés, a déclenché des réactions violentes, non pas envers la police, qui d’ailleurs n’a pas été critiquée une seule fois dans ma vidéo, mais envers des personnes mortes.

Le dénominateur commun de ces commentaires? Vous l’avez bien deviné: des hommes blancs.

À vous d’en tirer des conclusions…

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Andréa Oldereide ☾

Journalist with a strong interest in LGBTQ+ issues, feminism and topics often considered “taboo”. www.andreaoldereide.com