Ce Centre Genevois Offre Une Deuxième Chance Aux Animaux En Détresse

Andréa Oldereide ☾
6 min readApr 20, 2021

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Rien n’est plus tentant que de ramener un petit être sans défense chez soi pour s’en occuper. Cependant, ce geste qui nous paraît tout à fait normal et altruiste, pourrait faire bien plus de mal que de bien.

Deux cygnes se reposent au soleil dans les espaces du CRR.

Le Centre de Réadaptation des Rapaces (CRR) qui se trouve à Bardonnex, est le plus grand centre de ce genre en Suisse. Il accueille depuis août 2010 non seulement des rapaces, mais également d’autres espèces d’oiseaux, de mammifères, et s’il y a urgence, un serpent abandonné sera également pris en charge par l’équipe composée de bénévoles.

Le CRR a d’ailleurs accueilli un groupe de levrauts il y a deux semaines, qui malheureusement après une semaine de soins, n’ont pas survécu — est là en est tout le problème. Lorsqu’un passant découvre un animal, vraisemblablement en période de sevrage ou qui apparaît comme un nouveau-né, il arrive souvent que ce dernier l’emmène chez lui, pensant bien faire, afin de s’en occuper, ou de l’apporter à un centre spécialisé, tel que le CRR.

Les oies, connues pour être territoriales, servent à sonner l’alarme.

Cependant, dans le cas des lièvres, une hase — la femelle — place ses levrauts dans différents lieux à proximité, afin d’empêcher le risque d’attaques par ses prédateurs. En emportant un levraut, celui-ci sera dépourvu de sa mère, qui revient toujours à ses petits pour les nourrir et s’en occuper, engendrant dans la plupart des cas, la mort des petits qui sont difficilement soignés par des humains.

Ainsi, un autre problème se produit lorsqu’une personne s’approprie le bébé d’une espèce sauvage: l’imprégnation. Ce processus, qui apparaît lors d’un contact constant entre un animal et un humain, aboutit à un dérèglement comportemental de l’animal en question qui, celui-ci, tentera constamment de s’en approcher.

Le centre peut accueillir de très grandes espèces, tel que le vautour.

Un homme peut imprégner une espèce de rapace diurne tel qu’une buse ou un milan, lorsqu’il récupère un nouveau-né qu’il penserait égaré. Deux conséquences défavorables à l’environnement surgissent de cette action maladroite:

L’espèce en question aura peut de chance de survie:

N’importe quel animal récupéré par un humain, surtout en période de sevrage, verra ses risques de survie assurément diminuer. Une espèce à son jeune âge peut très souvent se retrouver seule pour diverses raisons, mais dans la plupart des cas, la mère ne se trouve pas loin.

Ainsi, dans le cas d’un oiseau tombé de son nid, il est fort probable que sa mère soit encore aux alentours et sera ainsi réunie rapidement avec le reste de son nid. Malheureusement, une fois déplacé et amené loin de son territoire, un animal nouveau-né se retrouvera à la merci de l’homme qui lui ne pourra jamais remplacer le soin que son espèce d’origine peut lui apporter.

Une espèce imprégnée pose un danger:

Lorsqu’un animal sauvage gagne de la proximité avec un être humain, ce dernier modifie son comportement de sorte que sa peur sera abaissée. Ceci devient problématique car une espèce sauvage manquant de barrière mentale avec l’humain, aura également l’absence d’une barrière physique.

En conséquence, un rapace pourrait se rapprocher d’un homme, et ceci pourrait prendre la forme d’une attaque, avec tous les risques pathologiques que cela engendre. Les barrières entre une espèce sauvage et l’homme sont importantes à respecter pour la sécurité d’autrui mais également la préservation des animaux. Un animal sans peur de l’homme devra vraisemblablement se faire abattre.

L’aide qu’apportent les bénévoles et les animaux

Une petite canne de l’espèce “canards mignons”, connue pour ses talents de mère adoptive.

Le CRR propose, cependant, des méthodes de réhabilitation, et dans certaines situations plus compliquées, un refuge pour les espèce blessées, qui elles peuvent tout de même survivre en captivité.

Tel est le cas d’un des hiboux du centre — un hibou moyen-duc, aveugle qui cohabite dans une volière avec d’autres hiboux de son espèce ainsi que d’une petit chouette masquée — un strix rufipes pour être exact.

Virginie Rossier, la bénévole qui s’est chargée de me faire visiter les lieux, m’a également fait remarquer que le centre avait d’autres espèces bien utiles à son environnement, avec des rôles bien uniques à elles.

Des poules “Ko Shamo”, d’origine japonaise qui elles aussi servent de mères adoptives.

Nous pouvons voir par exemple,des Ko Shamos, des poules d’origine japonaise, qui se baladent librement dans l’espace mesurant 12m2. Ces dernières sont non seulement de bonnes mères adoptives, mais elles sont également connues pour leurs poussins qui eux ont une nature très indépendante et sociale.

Par ailleurs, les meilleures mères adoptives du centre sont incontestablement les cannes, qui elles aussi se baladent dans le centre, appartenant à l’espèce “canards mignons”. Elles portent très bien leurs noms, puisque c’est elles qui s’occupent des petits orphelins qui arrivent au CRR.

Virginie explique ainsi qu’il n’est pas rare de voir des amitiés se former entre des espèces qui normalement dans la nature, s’ignorent. Par conséquent, il est possible d’observer des canards se promener auprès de poules, différentes espèces d’oies et autres, tout en sérénité dans le centre.

Aide offerte contre soutient du public

Plusieurs différentes espèces coexistent dans les grands espaces externes du centre.

Le CRR, qui est une association à but non lucratif a pour mission de soigner et de relâcher les rapaces et les autres oiseaux, ainsi que toute la faune sauvage, dans leur milieu naturel.

Ce centre porte également une grande importance dans l’éducation de la population, avec une proximité qui se veut — en temps normal — sociale et interactive.

En effet, l’association à l’habitude d’organiser des journées portes ouvertes afin d’informer le public ainsi que sensibiliser les gens quant aux différentes espèces et que faire lors d’une rencontre avec, par exemple, un nouveau-né apparemment orphelin.

Cependant, la crise sanitaire a rendu ce genre d’activité impossible à réaliser, ce qui met le centre dans une position désobligeante, puisqu’il dépend de visibilité et de donation afin d’exercer son travail.

Le CRR, qui était supposé fêter ses 10 ans d’ouverture l’été dernier, et organiser une journée porte ouverte et d’information, s’est retrouvé obligé d’annuler à cause des restrictions dû au Covid-19. Cette déception s’est fortement ressentie auprès de l’équipe, qui avait hâte d’ouvrir les portes du centre qui, encore une fois, a fortement besoin du soutien du public.

Des gradins sont prévus pour les journées portes ouvertes qui n’ont malheureusement pas été utilisés depuis la pandémie.

Il y a, néanmoins, différentes façon de montrer son soutien et d’aider les espèces du centre. Une personne peut entre autres devenir membre sympathisant en participant à une cotisation annuelle de 50 CHF, 100 CHF ou 300 CHF, ou encore, faire un don, tout simplement.

Parrainage | Centre de Réadaptation des rapaces, CRR | Genève (crr-geneve.ch)

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Andréa Oldereide ☾

Journalist with a strong interest in LGBTQ+ issues, feminism and topics often considered “taboo”. www.andreaoldereide.com